The witches are here est un graffiti brodé sur une serviette ancienne, il se situe dans la suite de la série des Pleurs de l’aube. Cette pièce a une place particulière dans la série des graffitis. Exceptionnellement, le tag initial n’a d’ailleurs pas été reproduit à l’identique.
Cette oeuvre joue sur le folklore lié à la figure de la sorcière dans les contes et la culture populaire. La sorcière, reine du Sabbat, apparaît comme un personnage inquiétant avec son balai, son nez crochu et son rictus effrayant. Le message du graffiti apparaît aussi comme un avertissement : elles sont déjà là, menaçantes et prêtes à jeter leur sort. La couleur noir de la broderie et l’aspect ancien de la serviette joue dans ce décorum, alliant à la fois agressivité et héritage féminin traditionnel.
Actuellement le féminisme s’est réappropriée cette figure et l’a largement réhabilité en particulier avec des essayistes telles que Mona Chollet ou Silvia Federici. La sorcière n’est aussi plus cette figure menaçante en proie à la perversion mais elle est symbole de l’oppression des femmes et de leur répression allant jusqu’à la mort et à la torture lors des fameuses chasses aux sorcières qui se sont déroulées en Europe lors du XVI et XVIIème siècle. Si les sorcières sont là aujourd’hui, ce sont des femmes libres qui mènent leur vie comme elle souhaitent l’entendre. The witches are here rend hommage à “la puissance invaincue des femmes”, pour reprendre le titre de Mona Chollet dans son essai "Sorcières".